Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

26/02/2009

_L'uchronie_

L'uchronie  : Eric B. HENRIET : Klincksieck (collection "50 questions", No 46) : 2009 : ISBN-13 978-2-252-03710-2 : 262 pages (y compris bibliographie et index) : 18 Euros pour un TP à la solidité probablement moyenne (le mien a déjà les couvertures cornées).

L'uchronie.jpg

Cet ouvrage fait donc partie de la collection "50 questions" qui nous a déjà donné l'immortel Science-fiction, une littérature du réel du duo Colson & Ruaud. Le principe de cette série est de faire le tour d'un sujet sous la forme de réponses assez longues (plusieurs pages) à 50 questions. Ici, c'est donc Eric Henriet qui s'y colle, ce qui tombe bien puisqu'il est le spécialiste français de l'uchronie avec déjà un (+1 réédition augmentée) ouvrage sur le sujet à son actif : L'histoire revisitée.

L'histoire revisitée.jpg

Ce livre est logiquement organisé en 50 chapitres, on peut toutefois le diviser en trois grandes parties :
- L'histoire et la théorie de l'uchronie dans ses divers variantes (uchronie pure, du futur, histoire secrète...).
- Une liste d'uchronies (tous médias confondus), classée par période de divergence (WW2, empire romain, moyen âge...) ou par origine géographique.
- Un rappel de l'état de l'art du genre et de ses perspectives d'évolution ou de développement.

Le texte est suivi d'une bibliographie organisée par média et d'un de ces index si particulier propre à cet éditeur.

AMHA, il y a tout d'abord deux problèmes structurels avec ce livre.

Le principe même des 50 questions et les contraintes qu'il induit : trouver une question, y répondre dans une longueur assez standardisée (les réponses sont de taille homogène) ont pour effet de hacher le discours de l'auteur (quand il a beaucoup de choses à dire) ou de le rendre parfois délayé (quand il a moins de choses à dire d'où la digression sur Turtledove de la question 10 qui vient comme un cheveu sur la soupe). Cette organisation implique des cassures de rythme plutôt désagréables et tendent à ventiler une même discussion sur plusieurs chapitres parfois très éloignés (par exemple les rapports entre uchronie et récits d'univers parallèles). C'est dommage pour le plaisir et la facilité de lecture.

Agent of byzantium (Wolrdwide 1988).jpg


L'autre problème est l'aspect 'catalogue' très marqué, un aspect dèja présent dans les autres livres de l'auteur mais qui atteint ici ses limites puisque plusieurs chapitres ne sont qu'une (longue) liste d'oeuvres. Elles ne sont hélas que très rarement évaluées (sauf pour Lambert qui en prend pour son grade), parfois assez peu décrites dans leur trame, voire évacuées en un mot ("Même Armageddon pour Barton, DuBois et Niven" page 156). Il aurait été préférable de fournir un vrai listing sous forme d'un tableau synoptique (si c'était possible) et de concentrer l'analyse sur moins de textes en la détaillant plus.

Cet exemple ("Même Armageddon pour Barton, DuBois et Niven") montre aussi une habitude très irritante de l'auteur, la citation tronquée.
En effet, pour savoir quels sont les textes de ces auteurs qui décrivent ce fameux Armageddon (et qui n'apparaissent qu'à cet endroit), il vous faudra vous reporter à l'index pour trouver que ce sont Age of aquarius, Resurrection day et All the myriad ways, avec la difficulté de déterminer laquelle des deux nouvelles de Barton présentes dans l'index il s'agit (entre Age of aquarius et Harvest moon). Les ayant lues,  j'ai pu trouver mais je ne suis pas sûr que cela soit le cas de tous les lecteurs de l'ouvrage.

Resurrection day (Little Brown 1999).jpg

Tant qu'à faire, occupons nous maintenant des divers irritants que ce livre fournit à profusion :

- un index typique de l'éditeur au principe complètement débile puisque, au lieu de mentionner la page où tel élement est cité, il se borne à mentionner le numéro de la question, ce qui force à parcourir plusieurs pages pour trouver la réponse. Pourtant le livre est paginé mais le traitement de texte de Klincksieck ne doit pas avoir la fonctionnalité adéquate.

Alternate Kennedys (Tor 1992).jpg

- une bibliographie inexploitable dans sa partie "littérature" puisque mélangeant (par ordre alphabétique d'auteur) romans uchroniques, nouvelles, anthologies (originales ou pas et contenant parfois des nouvelles cités ailleurs), ouvrages de référence (le Hellekson), ouvrages non uchroniques cités dans le texte (1984 !), ouvrages purement historiques (la série d'ouvrages d'histoire militaire d'Economica). Le tout sans fournir au lecteur de moyen de savoir ce que peut bien être telle ou telle oeuvre citée. On peut y ajouter quelques coquilles (par exemple Henriet parle souvent de l'anthologie Alternative Kennedys en réalité Alternate Kennedys) et un format incomplet (pas de TO, pas toutes les éditions).

Les erreurs stratégiques du IIIè Reich.jpg


- Des assertions un peu hâtives, comme l'inclusion dans les uchronies de Darwinia de R. C. Wilson alors qu'il s'agit de SF extrême si situant au point oméga de l'univers (comme dans Missile gap de Charles Stross).

- Et mon préféré (réservé aux spécialistes de l'aviation), le détail technique qui tue pour le profane ("whouah, cet auteur, c'est un vrai balèse, il s'y connaît trop") mais qu'il aurait mieux valu vérifier avant : "Chez Special Hobby, une boîte intitulée Ki 103 Randy 1/72, permet de construire la maquette de ce qui fut dans la réalité un prototype d'avion et l'illustration de la boîte montre une version opérationnelle d'un Randy en combat contre un Skyraider." (page 211).
Je pourrais tartiner des pages sur le fait que le Randy est le Ki102 (a,b ou c), que c'est un appareil produit à 240 exemplaires (pas mal pour un prototype), mis en service en 1944, que le Ki 103 n'a jamais existé et de que toute façon la boîte en question permet de monter un Ki 83, un appareil d'un autre constructeur (Mitsubishi et non Kawasaki) qui n'a d'ailleurs jamais reçu de code-name.

ki83.jpg

Après les histoires de cuirassés US ou de SS-20 (^_^), cela montre bien que les auteurs d'ouvrages de référence ont parfois l'affirmation technique un peu facile, jugeant sans doute ces domaines de peu d'importance et la tâche de vérification de leurs dires comme accessoire.

Mon goût pour le chipotage m'a conduit à n'émettre que des critiques sur ce livre. En fait, c'est un ouvrage d'une grande érudition sur le sujet et qui permet de mettre à plat certaines ambiguités sur la définition du genre ou sa typologie (une partie que j'aurais préféré nettement plus approfondie), parfaitement adapté pour une découverte de ce type de SF particulier. Un livre d'autant plus bienvenu que la pensée uchronique se développe un peu partout, à titre d'exemple l'excellent Stalingrad de Jean Lopez contient plusieurs passages uchroniques, chose impensable il y a quelques années dans ce type d'ouvrage.

Stalingrad.jpg

Malgré tout, l'amateur plus chevronné lui préfèrera L'histoire revisitée, plus dense et plus pratique même si un poil moins récent mais surtout exempt des lourdes contraintes du format question-réponse. Et puis quelqu'un qui encense l'excellent Aztec century de Christopher Evans ne peut qu'avoir ma sympathie.

Aztec century (Gollancz 1994).jpg

J'aurais quand même aimé un peu plus de soin dans les détails d'où :

Note GHOR : 2 étoiles

19/02/2009

_The Cherryh odyssey_

The Cherryh odyssey : Edward CARMIEN : Borgo Press : 2004 : 0-8095-1071-5 (ISBN 10) : 276 pages (y compris index et bibliographie) : 19.95 USD pour un TP (soit nettement moins d'une vingtaine d'Euros).

The Cherryh odyssey.jpg

Cet ouvrage est un recueil d'essais sur Carolyn Janice CHERRYH. Il est écrit par des auteurs venant de divers horizons (fans, familiers de l'auteure, académiques, critiques SF). Ceci donne au livre une certaine inégalité de ton, pas forcément désagréable, allant de l'adulation parfois un peu excessive (Carmien) à la critique sauvage (Clute) ainsi qu'une grande variété d'approches, de la biographie à l'analyse textuelle en passant par la bibliographie.

N'ayant pas lu beaucoup de SF par Cherryh (le peu que j'ai lu me fait ranger à l'avis de Clute, à savoir que c'est trop long), je ne puis donner valablement d'avis trés motivé sur l'ensemble du livre.

The collected short fiction of C J Cherryh (DAW 2008).jpg

Je l'ai toutefois trouvé plutôt intéressant (malgré quelques maladresses dues à un peu trop d'enthousiasme) mais pas au point de me faire me précipiter sur les (nombreux) livres de Cherryh que je n'ai pas lu. Il est donc certain que je n'ai pas pu tirer le maximum des nombreuses analyses centrées sur des ouvrages précis (Cyteen, Hammerfell...).

Cyteen-2 (JL 1993).jpg


A réserver aux connaisseurs de l'auteure qui y trouveront sûrement plus de satisfaction que moi (et plus de choses à en dire).

A noter que la bibliographie est, pour un usage pratique, nettement en dessous de celle de Stephensen-Payne parue chez GCP même si elle est plus récente.

C J Cherryh Citizen of the universe.jpg

 

Note GHOR : 2 étoiles

10/02/2009

_Styles of creation : Aesthetic technique and the creation of fictional worlds_

Styles of creation : Aesthetic technique and the creation of fictional worlds  : George SLUSSER & Eric S. RABKIN : University of Georgia Press : 1992 : ISBN-10 0-8203-1455-2 : 270 pages (y compris index global et parfois notices bibliographiques) : trouvable d'occase (parfois) pour une vingtaine d'Euros pour un HC (avec jaquette).

Styles of creation.jpg
(pas de jaquette sur mon exemplaire, voir là pour une vue de l'ensemble de la collection : http://eaton-collection.ucr.edu/EssayCollections.htm).

Ce volume rassemble 18 essais parmi ceux qui ont été présentés lors de la 11ème conférence J. Lloyd Eaton, en 1989. Ils avaient pour objet de traiter du rôle du style dans la SF&F.

A la différence d'autres ouvrages dans cette série, les essais sont ici d'une longueur assez hétérogène, allant de 6 pages (Brin) à plus d'une trentaine. Au niveau des auteurs, on notera qu'il y a peut-être un peu moins de contributions par le petit groupe des intervenants habituels, même si certains sont maintenant bien connus (Westfahl, Landon, Carter, Parrinder, Freedman).

Sont donc abordés les thèmes suivants :
- "Creation and style : Nature and function" : 3 essais sur une définition plus ou moins théorique, avec une analyse du style de PKD par Freedman.
- "Style and grammar : Voice and mood" : 4 essais sur le style au niveau le plus fin (l'écriture), avec un focus sur l'horreur et un texte sur Schachner par Carter.
- "The rhetorics of style : Figures and effects" : 4 essais sur les effets produits par les divers styles (Satire, Utopie).
- "Style and structure" : 3 essais se focalisant sur des auteurs (Leinster) ou des oeuvres (Misery & Herovit's world).
- "Tropes and aesthetic technique" : 4 essais un peu fourre-tout, traitant par exemple le paysage dans la SF britannique, la fréquence des néologismes dans divers textes ou l'image des musées dans la SF.

The passage of light (NESFA 1994).jpg


Au risque de me répéter, mais cet ouvrage, comme les autres de la même série, est un peu une auberge espagnole. Même si ici le thème général (Style & SFF) est globalement au centre des essais, on constate une grande variété d'approches et de hors-sujets plus ou moins importants.

Par exemple, le texte de Stephanie Hammer étudie trois nouvelles (2 de Fantastique, 1 de SF) est-allemandes dans le but de nous montrer qu'elles sont une critique du régime communiste. Les textes évoqués étant 1) non traduits, 2) d'un manque d'originalité impressionnant  (des lunettes magiques, une arche stellaire fictive), 3) non analysés stylistiquement et 4) d'une appartenance à la satire discutable, on se demande le pourquoi de l'inclusion de cet essai d'une qualité intrinsèque plutôt faible.

Il y a donc de tout dans ce recueil avec toutefois un niveau globalement dans les meilleurs de la série.

On appréciera particlièrement Westfahl (encore) avec son étude solide sur les néologismes (construction, fréquence, émetteur), qui avec force tableaux et données montre ce qui semble être une particularité de la SF. Très bons aussi sont les analyses textuelles rapprochées de Dick ou Schachner ainsi que le texte de Miller. On trouvera aussi des analyses pertinentes d'oeuvres de Malzberg ou de King.

Les quelques scories : Brin qui n'a pas grand chose à dire mais qui au moins le fait rapidement, le texte sur l'utopie (Fitting) particulièrement jargonnant et pénible (on en viendrait à penser que TOUS les articles sur les utopies sont aussi chiants à lire que les fictions qu'ils analysent), l'histoire du concept de musée par Crossley; sont certainement inévitables dans ce type d'ouvrage ou sont destinés à une autre public que moi. 

Dans les transcriptions des conférences d'Eaton, cet ouvrage est un de ceux qui m'a fait globalement une des meilleures impressions.

Note GHOR : 2 étoiles

05/02/2009

_Canadian science fiction and fantasy_

Canadian science fiction and fantasy : David KETTERER : Indiana University Press : 1992 : 0-253-33122-6 (ISBN 10) : 206 pages (dont index & bibliographie) : HC avec jaquette encore disponible en neuf pour une vingtaine d'Euros.

Canadian science fiction and fantasy.jpg

Comme son nom, l'indique, cet ouvrage est une histoire de la SF&F au Canada. Il couvre le domaine anglophone et le domaine francophone mais se concentre principalement sur la SFF littéraire (les rares films ou séries TV autochtones ne sont mentionnés qu'en passant).

Il traite à la fois des auteurs natifs et résidents canadiens (Wilson, Kay), des auteurs nés canadiens mais ayant quittés le pays, essentiellement pour émigrer aux USA (Van Vogt, Dickson) et des auteurs qui ont fait le chemin inverse en immigrant au Canada (Vonarburg, Gibson). Cet ouvrage ne se limite pas aux auteurs étiquettés "SFF" mais traite aussi des auteurs classifiés "mainstream" qui utilisent (plus ou moins bien) des thèmes ou des décors SF (Atwood).

Au niveau de l'écriture, rien à dire, c'est du Ketterer, c'est à dire l'un des meilleurs auteurs dans le domaine de la référence. Par contre j'avoue avoir trouvé le plan du livre un peu brouillon avec une division peu pratique en chapitres suivant la langue (Anglais ou Français), le genre (SF ou Fantasy/Fantastique) et l'époque. Cela donne une lecture qui part un peu dans tous les sens et ne permet pas vraiment une vision d'ensemble du (ou des) genre(s) et de leur évolution chronologique, puisque qu'il faut sauter plusieurs chapitres pour retrouver les mêmes acteurs. On pourra aussi reprocher à ce livre un certain découplage vis à vis de la situation économique, diplomatique ou politique dans laquelle se sont trouvés le pays et les auteurs, découplage qui nous prive peut-être de certaines clés d'analyse importantes dans le cas d'un pays qui vit dans l'ombre d'un puissant voisin.

Boulevard des étoiles (Encrage 1998).jpg

De plus, l'ouvrage (qui est en fait assez court : 167 pages de texte) présente des cassures de rythme désagréables. En effet, il se lit parfois comme un simple catalogue d'oeuvres qui ne sont même pas annotées ou explicitées (on a droit à des pleines pages de titres et nom d'auteurs, un peu comme sin on lisait Le rayon SF) mais fait parfois brutalement le choix de s'arrêter sur quelques textes particuliers qui ont droit à plusieurs pages (Consider her ways, Neuromancer...). Même si les analyses sont pertinentes, cela donne une idée très fragmentaire du genre et ne va pas dans le sens de la détermination d'une éventuelle spécificité 'canadienne' en matière de SF&F.

Dernier point : même si le livre date de 1992, on notera qu'il fait globalement l'impasse sur la fin des années 80 (il a été écrit en 1989), d'où un intérêt plutôt historique que lié à l'actualité.

Un sujet certes peu étudié mais un ouvrage en deça d'autres du même type. Son contenu purement bibliographique se retrouve facilement et les oeuvres analysées en profondeur sont assez classiques. Pas mal mais pas indispensable, peut-être parce que paradoxalement pas assez 'canadien'.

Note GHOR : 2 étoiles

30/01/2009

_The MUP encyclopaedia of Australian science fiction & fantasy_

The MUP encyclopaedia of Australian science fiction & fantasy (notez que MUP = Melbourne University Press) : Paul COLLINS (éditeur principal) : Melbourne University Press : 1998 : 0-522-84802-8 : 188 pages (logiquement pas d'index) : prix (neuf) une grosse vingtaine d'Euros pour un TP grand format (PUB : mon exemplaire en double en vente ici : http://www.priceminister.com/offer/buy/55136409/Collins-P...).

The MUP encyclopedia of Australian SF&F.jpg

Comme son nom l'indique, il s'agit d'une encyclopédie de la SFF Australienne qui traite des auteurs natifs ou immigrés en Australie ou de ceux qui ont rédigés des oeuvres de SFF alors qu'ils séjournaient dans le pays d'une façon prolongée.

Le format est décalqué sur celui du Clute & Nicholls, avec une grande majorité d'entrées par auteur (et par pseudo avec lien vers l'entrée principale) et quelques (moins d'une vingtaine) entrées thématiques (magazines, prix, télévision, fandom...).

Pour être franc, la comparaison qui se fait naturellement avec le C&N tourne rapidement à l'avantage de ce dernier (mais c'est un monument difficilement surpassable).

En effet, cette encyclopédie, même si l'initiative est louable, souffre d'un certain nombre de défauts :

- Une recherche parfois insuffisante : une partie non négligeable des entrées n'apportent aucune information biographique sur l'auteur en question, si ce n'est une liste d'ouvrages ou de textes. Il est donc parfois impossible de 'placer' tel ou tel écrivain.

- Une bibliographie collée à la fin des articles qui (contrairement au C&N) se veut exhaustive puisque comprenant romans et nouvelles + toutes les éditions + toutes les traductions. Le problème n'est pas la qualité de ces données (les VF sont d'ailleurs mentionnées) qui me semble correcte, mais leur présentation sous forme de plusieurs colonnes successives très denses où les textes sont classés par ordre chronologique sans aucun retour à ligne entre eux et sans moyen d'accéder à un texte précis sans en connaître la date de première parution, si ce n'est de se taper parfois plusieurs pages.

- Du coup (peut-être), la partie analyse de l'auteur est réduite à la portion congrue. Pour un auteur donné, on sait souvent qu'il/elle est né(e) à Ploucville dans le Victoria est qu'il/elle est orthodontiste pour kangourous, mais les carrières littéraires (thèmes favoris, développement personnel, courants dans lesquels ils ont écrit...) sont très (trop) brièvement traitées. On en arrive au paradoxe de l'entrée concernant A. B. Chandler (un des plus importants auteurs de la SF Australienne) où on a une grosse demi-page de commentaires critiques sur l'auteur et plus de deux pages de bibliographie. Idem pour Egan avec une demi-page de texte et une page et demie de bibliographie détaillée (elle cite même les DLM). On n'en apprend que finalement assez peu sur ces auteurs et leur place dans la SF, australienne ou mondiale, ce qui est dommage pour une encyclopédie.

The rim of space (Ace Double F-133).jpg


- Ce manque d'analyse et de recul vaut aussi pour les trop rares articles généraux qui ne permettent pas forcément de se faire une idée nette de l'évolution globale du genre dans le pays et d'y positionner les divers intervenants. Par contre il y a un article sur les librairies SF avec les adresses, chose assez surprenante et dont l'utilité au fil du temps est à démontrer.

- Sans doute pour des raisons de volume (la SF adulte australienne étant assez numériquement peu importante), une (trop) large partie est faite aux ouvrages pour la jeunesse genre Oui-oui et les koalas de l'espace (sic). Le manque d'analyse que j'évoquais plus haut fait que l'on
ne sait pas si cette sur-représentation est une particularité australienne où si c'est un manque de matériau.

C'est donc un ouvrage que je recommanderais à des fanas de la bibliographie (mais pas de l'ISBN, jamais mentionné) ou à des complétistes qui ont besoin de sources ultra-précises sur des pans obscurs de la SFF, mais que je déconseillerais à des personnes qui voudraient découvrir un panorama de la SFF locale. Pour ces derniers, Strange constellations est un ouvrage largement supérieur.

Strange constellations.jpg


Note GHOR : 2 étoiles (pour les bibliographies exhaustives et la quantité de travail)